Nous l’avons vu dans un article précédent, un des cristalisateurs du processus de mémorisation est absent dans le contexte scolaire. Je parle ici de l’émotion, les professeurs capables d’en créer au cours d’un parcours scolaires typiques et même ensuite en école ou université se comptent sur les doigts d’une main. Et puis ne rêvons pas non plus, si tous les cours étaient chargés d’émotions, nous ne retiendrions pas tout, il y aurait embouteillage et ce serait même ingérable, ce n’est clairement pas l’émotion seule qui fait tout le boulot, c’est un concours de divers paramètres. Alors compte tenu de cette situation, comment optimiser simplement sa mémorisation ?

Il faut jouer sur le deuxième paramètre principal de la mémorisation qui est l’envie et c’est d’autant plus important pour les nouvelles générations qui ont encore plus besoin de sens. Et là non plus, il ne faut pas compter sur les professeurs pour donner envie aux élèves d’apprendre. Et il ne s’agit pas ici de formuler une critique simpliste, mais de constater des effets, c’est devenu une norme dans l’écrasante majorité des cas, histoire de ne pas être totalitaire.

Je vais donc approfondir l’optimisation de la mémorisation par la question de l’envie, car c’est un sujet sur lequel j’ai accompagné de nombreux étudiants au fil des ans, et sur lequel, je pense pouvoir proposer quelques pistes.

On peut distinguer deux sous ensemble parallèles, pour tenter de proposer une visualisation du processus à l’œuvre : l’envie quotidienne et l’envie fondamentale.

Il faut donc jouer sur les deux tableaux.

L’envie quotidienne

Pour non pas susciter, mais générer l’envie au quotidien, il faut entre autres choses, créer du sens dans les apprentissages, changer la perspective que l’on a du système scolaire et tenter de transformer l’approche de l’élève pour qu’il identifie à la fois ce qui l’intéresse et génère lui-même son envie au quotidien. C’est un nouveau schéma de pensée qu’il faut mettre en place, une nouvelle vision des enjeux, de l’objectif de l’école, cela ne peut s’opérer en claquant des doigts et peut prendre quelques mois.

L’envie fondamentale

L’envie fondamentale, telle que je la conceptualise, c’est celle qui naît d’un objectif que l’on se fixe. Peu nombreux sont les enfants qui aiment consciemment intégrer les connaissances scolaires. C’est l’objectif que l’on cherche à atteindre qui va créer le moteur de l’envie quotidienne, qui va permettre de comprendre, d’accepter le système, mais surtout de décider de se mettre au travail et parfois même d’y prendre du plaisir. L’objectif qui permet de donner du sens au travail scolaire, c’est le choix d’un métier. Pas le choix d’une voie, c’est bien trop flou. Le choix d’un métier. Et il faut l’avoir choisi intelligemment. Être capable de savoir, pourquoi celui-là et pas un autre. C’est là que vous vous donnez les moyens d’y arriver. Parce que l’échec n’est plus envisageable. C’est seulement dans ce contexte qu’un étudiant peut s’investir.

Et pour redevenir terre à terre un instant, réfléchissez, hors de toute émotion, comme si nous parlions de l’enfant de quelqu’un d’autre, à cette question : Sans envie et sans objectif qui a du sens, par quel miracle voulez-vous qu’il tente d’augmenter son 10 ou 11 de moyenne générale ?