Facteurs de vulnérabilité au stress de pré-rentrée : tempérament et environnement familial
Certains enfants sont plus vulnérables que d'autres face au stress de la rentrée. Leur tempérament et l’environnement familial et la façon dont ils sont « préparés », comme nous l’avons vu dans l’article précédent, jouent un rôle déterminant. Marie-France Le Heuzey (2006) explique que les enfants ayant un tempérament inhibé ou anxieux sont davantage à risque de développer des réponses anxieuses, mais ça on s’en serait douté. Elle aborde précisément la question des enfants qui présentent une anxiété importante à l'approche de la rentrée scolaire. Ce type d'anxiété est souvent observé chez des enfants dits "inhibés", c'est-à-dire des enfants ayant tendance à éviter les nouvelles situations, les interactions sociales, et à se montrer particulièrement réticents face à l'inconnu. Le livre explore les causes, les manifestations, et les stratégies pour accompagner ces enfants dans cette période de transition. Le retour à l’école et toutes les inquiétudes naturelles qui émergent se trouvent alors multipliées.
Le rôle de l’environnement familial est crucial. Bouchard, C (2007), dans une étude française sur le soutien familial, a mis en évidence que les enfants bénéficiant d'un environnement stable et rassurant montrent des signes d'anxiété réduits. En revanche, un climat familial tendu, où les attentes parentales sont perçues comme excessives, peut aggraver le stress chez l’enfant. Là encore on pouvait s’en douter, cependant elle va bien plus loin et pour approfondir à la fois l’étude, les recommandations et les pratiques éducatives les plus efficaces, je vous invite à rechercher l’étude coécrite en 2012 avec Duval, S : « Soutenir la préparation à l'école et à la vie des enfants issus de milieux défavorisés et des enfants en difficulté » disponible en PDF sur le très bon site researchgate.net.
Les parents doivent être conscients de l’impact de leur propre attitude sur le stress de leur enfant. Créer un environnement familial serein, avec des routines stables, et encourager les discussions ouvertes peuvent atténuer l’anxiété liée à la rentrée. En premier lieu, il convient d’éviter de montrer ou projeter son propre stress que ce soit pour le début d’une nouvelle année, le passage au collège ou au lycée, un changement d’école et même lors de l’achat des fournitures scolaires par exemple, en expliquant qu’il faut le faire à l’avance car « après il n’y aura plus rien », et encore moins en faire un cérémonial. Pourquoi ne pas encadrer la joie des nouvelles fournitures en la désolidarisant de tout enjeu ?
Peut-être aussi faut-il préférer, lors de la discussion, relativiser et contextualiser les craintes et le ressentis plutôt que minimiser ?
Références :
- Le Heuzey, M.-F. (2006). Les enfants inhibés et anxieux : Comprendre et prévenir l'anxiété de la rentrée. L'Enfance en France, 12, 75-82.
- Bouchard, C. (2007). Le soutien familial dans l'adaptation scolaire : Influence sur le stress chez les enfants du primaire. Revue Française de Pédagogie, 158, 65-72.
- Bouchard, C., & Duval, S. (2012). Soutenir la préparation à l'école et à la vie des enfants issus de milieux défavorisés et des enfants en difficulté. Disponible sur ResearchGate.