La posture du sachant en développement personnel : un impératif
Le développement personnel, en tant que discipline visant à améliorer la qualité de vie et à atteindre un épanouissement individuel, est aujourd’hui un secteur en pleine expansion. À mesure que ce domaine se développe, le rôle du "sachant" devient central, se manifestant par la posture de celui qui prodigue des conseils et oriente les autres. Cette posture est intrinsèquement liée à une dynamique de savoir et de pouvoir qui affirme, dans les perceptions, le statut de celui qui conseille comme une figure d'autorité.
Lorsque quelqu’un prodigue des conseils, il se positionne implicitement comme une figure d'autorité ou d'expertise dans un domaine spécifique. Cette posture repose sur l'idée que le conseiller possède une connaissance supérieure ou une expérience approfondie qui légitime son droit à orienter les autres. En offrant des conseils, l'individu renforce non seulement son image de personne compétente et informée, mais il établit également une dynamique de pouvoir où l'autre, celui qui reçoit les conseils, est perçu comme ayant besoin d’être guidé et accompagné. Cette asymétrie renforce la perception du conseiller en tant que sujet supposé savoir, un concept psychanalytique introduit par Lacan, un guide dont les paroles doivent être suivies pour atteindre un certain niveau de réussite ou de bien-être. Cette dynamique peut également alimenter l'ego du conseiller, lui offrant une validation sociale et personnelle de sa compétence et de son statut. En ce sens, le rôle de conseiller n'est pas seulement un acte d'aide, mais aussi une affirmation de soi dans le tissu social.
Lorsqu’une personne se positionne en tant que conseillère ou guide en développement personnel, elle le fait généralement sur la base d'une connaissance supposée supérieure ou d'une expérience approfondie. Ce savoir, qu'il soit académique, expérientiel, ou acquis à travers une formation spécifique, légitimise potentiellement le droit du conseiller à orienter les autres, sans que sa compétence ne soit réellement autorisée à être interrogée. En offrant des conseils, le sachant ne se contente pas de partager des informations ; il crée une dynamique de pouvoir où il est perçu comme une source fiable de sagesse et d'expertise. Cette perception est cruciale, car elle établit une asymétrie entre celui qui sait et celui qui apprend, consolidant ainsi son statut d’"expert".
Celui qui reçoit les conseils est perçu comme étant en quête d’accompagnement, cherchant à combler un manque ou à résoudre un problème personnel, il cherche certaines réponses. Dans ce contexte, le sachant se présente comme une source de solutions. Cette relation renforce le rôle du sachant, qui devient alors une autorité à suivre, dont les idées sont porteuses de sens et peuvent aider au quotidien.
L'acte de donner des conseils n'est pas neutre ; il renforce également l'image que le sachant a de lui-même. En formation de coaching, on parle du syndrome de toute puissance et j’ai fait un article à ce sujet auquel je vous renvoie pour mieux comprendre, car je ne peux tout redévelopper à chaque fois !
En tant que conseiller, l'individu reçoit une validation sociale et personnelle de sa compétence et de son statut. Chaque conseil prodigué, chaque orientation donnée, alimente son ego, renforçant l'idée qu'il est une personne compétente et digne d'être écoutée. Cette validation est double : d'une part, elle provient de la reconnaissance des autres, et d'autre part, elle nourrit l'estime de soi du sachant, qui voit son rôle confirmé par le respect et l'écoute de ceux qu'il guide.
Dans le cadre du développement personnel, la posture du sachant devient un impératif non seulement pour établir une relation de confiance avec les apprenants, mais aussi pour garantir l’efficacité de l’accompagnement et la création d’un groupe réunit autour d’une idéologie et d’une personne. C’est le concept des followers. Sans cette posture de savoir, la crédibilité du conseiller est remise en question, et l'impact de ses conseils peut être grandement diminué. De plus, dans un domaine où les résultats sont souvent subjectifs et difficiles à mesurer, le sachant doit constamment réaffirmer son statut pour maintenir son influence et justifier son rôle. Ce besoin de légitimité pousse le sachant à adopter une posture qui est à la fois protectrice de son autorité et essentielle à la réussite de son entreprise.
En ce sens, la posture du sachant n’est pas seulement une nécessité fonctionnelle dans le cadre du développement personnel et de sa stratégie commerciale pour la survie de son entreprise, mais aussi une affirmation de soi dans le tissu social, indispensable pour maintenir l’efficacité et la crédibilité de son rôle.