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Le développement personnel, est-ce dicter à l’autre sa conduite ?

Ah, le développement personnel, ce vaste océan où chacun peut naviguer à la recherche de la meilleure version de soi-même dans un monde où tout est possible et où l’on vous veut du bien. Je vous invite à parcourir rapidement mon article de base sur le développement personnel : « Le développement personnel, le monde du bien-être, du bien-penser et du bien-faire. ».

Mais derrière ces conseils bienveillants, ces citations évocatrices, ces bribes de pensées, ces théories, ces manuels de vie et ces coachs ou influenceurs omniscients, ne se cacherait-il pas un penchant pour dicter à autrui la conduite à suivre ? Une question à explorer à n’en pas douter.

L'origine de la tendance humaine à dicter la conduite des autres s’inscrit dans une logique de domination et s’opère par l’intermédiaire de mécanismes psychologiques profondément enracinés dans notre évolution sociale. Les êtres humains, en tant qu'espèce sociale, ont toujours vécu en groupes où la survie dépendait de la cohésion et de l'ordre. Dans ces contextes, le besoin de maintenir une structure sociale stable a naturellement conduit certains individus à prendre le rôle de leaders, établissant des règles et des normes pour guider le comportement du groupe. Cette dynamique a été renforcée par d’autres mécanismes psychologiques tels que le conformisme, où les individus sont incités à se conformer aux attentes du groupe pour éviter l'exclusion, et le besoin de contrôle, où dicter la conduite des autres permet de réduire l'incertitude et de renforcer la sécurité personnelle. De plus, la tendance à projeter ses propres valeurs et croyances sur les autres, un phénomène connu sous le nom de biais égocentrique, pousse les individus à croire que leur façon de voir le monde est non seulement correcte, mais qu'elle devrait être adoptée par tous. Ces mécanismes combinés contribuent à un comportement où les individus, souvent inconsciemment, cherchent à influencer ou à diriger la conduite des autres pour créer un environnement plus prévisible et aligné avec leurs propres valeurs. Mais dans le cas du développement d’une activité de service dans le monde du développement personnel et de la volonté de développer sa présence en ligne et d’augmenter son nombre de followers pour s’assurer des revenus, le mécanisme à l’œuvre est plus conscient. C’est également en lien avec la volonté de passer pour un « sachant » et développer sa figure d’autorité auprès d’un public cible.

Un guide vers la lumière... ou une dictature du bien-être ?

Le développement personnel s’annonce souvent comme un phare dans la nuit, une lumière guidant l’individu égaré vers les rivages de la plénitude et de la connaissance de soi. Qui pourrait résister aux promesses de bonheur, de succès et de sérénité ? Pourtant, à bien y regarder, le discours qui sous-tend cette quête du mieux-être ressemble parfois à un manuel de conduite, où chaque comportement est normé, chaque pas défini, chaque décision orientée.

Les livres, les articles, les vidéos – tous regorgent de conseils sur ce qu’il faut faire, ne pas faire, comment le faire, pourquoi le faire, et surtout quand le faire. "Levez-vous à 5 heures du matin", "Mangez bio et vegan", "Prenez des bains d’eau glacée", ainsi que son lot d’injonctions : "Soyez résilient" « Soyez sincère avec vous-même » « Soyez vrai », etc. Le tout parfois enrobé sous la forme de citations zen du type : « le chemin de la résilience est semé d’embuches mais tu sauras puiser la force en toi d’y arriver ». Et si l’on échoue à suivre ce protocole quasi militaire ? Mince, vous ne serez jamais cette version supérieure de vous-même qu’on vous promet à la fin du chapitre trois et il vous faudra alors suivre la formation VIP pour y arriver enfin. C’est bien rodé, c’est toujours le même système. Le pire c’est que dans le bruit ambiant, c’est probablement le seul remède.

Le Gourou Moderne : Un Sage ou un Despote ?

Le coach de vie, ce personnage désormais incontournable, se place souvent en guide, en mentor. À l’écoute, il vous rassure, vous accompagne, vous montre la voie… qui est bien entendu la sienne. Et voilà qu’il vous explique comment vous épanouir hors de tout contexte, sans connaître votre personnalité, d’une façon généralisante, comme si la vie n’était qu’une équation à résoudre, la même pour tout le monde, avec, finalement, le bonheur via une solution unique et universelle. Alors que justement des études de Harvard ont identifiés deux points communs au bonheur, mais presque personne n’en parle, c’est d’avoir un objectif et d’avoir le sentiment d’avancer pour l’atteindre, que j’ai pu déjà exposer dans mes ouvrages. Il s’agit de la seule donnée scientifique disponible sur la question à ma connaissance.

N’y a-t-il pas quelque chose de légèrement despotique dans cette approche ? Dictature douce, certes, mais dictature quand même. À force de répéter que la méditation est indispensable, que la pensée positive est la clé de tout succès, ne finit-on pas par imposer une norme de conduite, un modèle unique de vie réussie ? Une seule façon de bien faire ?

Le Libre Arbitre à l’Épreuve

Ce qui est paradoxal, c’est que le développement personnel se présente souvent comme une célébration du libre arbitre, de la liberté individuelle, de l’esprit critique même, de l’autonomie. On vous encourage à être vous-même, à suivre votre propre chemin, tout en vous donnant une liste de directives à suivre absolument pour y parvenir. C’est un peu comme si l’on vous disait : "Soyez heureux ! Mais surtout, soyez heureux comme je l’entends."

Si on vous le disait ainsi, je suis sûr que cela n’aurait pas le même effet.

Le libre arbitre, dans ce contexte, devient un mirage. Car en réalité, ce qui est proposé, c’est une série de choix bien encadrés, validés par les pseudo-experts du bien-être.

La Tyrannie de la Meilleure Version de Soi

L’injonction à devenir une meilleure version de soi-même est omniprésente, elle méritait bien un paragraphe bien à elle. Il ne suffit plus d’être bon, d’être intelligent, d’être doué, d’avoir des valeurs, d’être en phase avec ses émotions, non, il faut être meilleur. Mais meilleur selon qui ? Selon quoi ? Et pour quoi ? Cette quête incessante du dépassement de soi ressemble de plus en plus à une course sans fin, où la ligne d’arrivée recule à mesure qu’on s’en approche.

Car tout cela est bien irréel, bien subjectif.

Et si, finalement, cette pression à l’optimisation permanente n’était qu’une autre forme de contrôle social, déguisée en quête personnelle ? Une façon de normaliser les comportements, de lisser les individualités au nom d’un bien-être standardisé.

Peut-être est-il temps de remettre en question cette obsession du développement personnel tel qu’il est aujourd’hui proposé. D’y réintégrer l’humain dans toute sa diversité de pensée et d’approches, de par son éducation et son évaluation naturelle, plutôt que de se laisser dicter notre conduite par des manuels de vie préformatés et généralistes. Pourquoi ne pas redécouvrir le plaisir de la nature même de l’être humain dans toutes ses incohérences aussi irritantes soient elles pour l’autre, de l’imperfection, du tâtonnement ? Le bien-être n’est peut-être pas une destination à atteindre, mais un chemin à tracer soi-même, un objectif de vie dont chacun défini les contours, avec ses détours, ses pauses, et pourquoi pas, ses égarements.

Et si la véritable sagesse résidait finalement dans l’acceptation de ce que l’on est, ici et maintenant, sans chercher à tout prix à devenir quelqu’un d’autre ? Après tout, la vie est suffisamment courte pour ne pas perdre de temps à suivre les injonctions des autres, même celles qui prétendent vouloir notre bien, nous mener au bonheur.

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