Les 2 clés pour devenir expert influenceur sur les réseaux sociaux
La fuite du savoir, en deux temps.
A l’ère du social media, des channels YouTube, comment font la très grande majorité des générateurs de contenus pour devenir expert et créer l’illusion dans l’inconscient collectif que leur parole ou leurs conseils sont dignes de confiance et générer des followers ?
On va le voir, il ne faut pas grande chose, surtout que YouTube, c’est comme la télévision, peu sont ceux qui regardent le contenu avec un esprit critique en questionnant les affirmations ou informations dispensées et beaucoup sont ceux qui consomment le contenu ébahi comme des enfants devant un dessin animé.
Mais encore, même si l’esprit critique n’est pas toujours au rendez-vous, être ébahi devant le contenu n’est pas le seul critère pour emporter l’adhésion, il y a d’autres mécanismes plus insidieux. Et je ne vais pas introduire le sujet par l’angle des effets des médiats sociaux sur le cerveau humain, ce n’est pas nécessaire ici.
Déjà rassurez-vous ! Pour devenir un pseudo spécialiste ou juste paraître « sachant », il ne s’agit plus d’avoir des idées propres.
Il suffit de répéter la même chose que les spécialistes reconnus ou d’autres, qui tentent de se positionner sur un segment de marché similaire et qui ont déjà un semblant de figure d’autorité ou du moins qui se proclament « experts ou spécialistes » d’un sujet !
Il n’est pas même pas nécessaire d’utiliser ces notions pour tenter d’apporter une vraie réflexion une vision personnelle, là encore, il suffit de répéter celle des autres.
Le savoir n’augmente pas, ou du moins il n’augmente que grâce à une poignée d’individus.
Nous allons prendre un exemple.
Quand vous tapez dans YouTube des mots clefs comme « surdoué » et « émotivité » ou « hypersensible », et nous l’avons vu dans un autre article ce sont des caractéristiques qui sont rentrés dans la pensée collective alors qu’il n’y a aucune donnée scientifique attestant que les surdoués le sont plus que les autres. Et pourtant vous allez retrouver des coach en séduction, des psy, des accompagnateurs en développement personnel et d’autres dont on ne comprends pas toujours le statut exact mais qui auront certainement une formation à vous offrir ou chercher à vous inviter à faire partie d’une communauté, concept particulièrement à la mode.
Sur le sujet de la douance où un certain nombre de croyances qui sont véhiculés avec pour seuls fondements théoriques une observation clinique, qui en plus est difficilement justifiable, pour en expliquer à elle seule, le concept ainsi détaillé.
Parmi ces concepts, certaines notions populaires, et notamment la « pensée en arborescence » ont largement été diffusées. Ils sont repris en cœur par tout un public de coach, bloggeurs et youtubeurs sans en questionner l’origine ou les fondements. Ces concepts deviennent alors des croyances qui sont acceptés via les biais d’autorité, mais cela va encore plus loin, car il est évident qu’y adhérer et véhiculer ces idées, renvoie pour le public l’idée d’appartenance au groupe des sachants, et consciemment ou inconsciemment le discours interne pour le colporteur dans cette transmission pourrait s’écrire ainsi : « Si je répète une théorie de Siaud Facchin, que d’autres répètent aussi, je fais partie du groupe des « experts » sur le sujet, et sur cette question ou une autre, l’on m’écoutera enfin et j’aurais du succès ». Il y a là-dessous des ressorts d’influence qui ont deux effets néfastes majeurs, ils n’apportent rien de nouveau et le public se prend à faire confiance à quelqu’un qui n’a pas de pensée propre et renforce des croyances.
L’autre aspect intéressant, est qu’il faut absolument présenter des « user cases », nous avons donc un certain type de discours visant à valider la légitimité à s’exprimer, au même titre qu’un psychologue qui écrit un nouveau bouquin. Cela donne des petites phrases types du genre « je le vois dans tous les courriels que je reçois », « je le constate avec beaucoup de mes clients en coaching », « c’est présent dans tous les commentaires », et il ne s’agit pas forcément d’élaborer et de présenter le cas, non, le simple fait de citer une petite phrase de ce type, suffit à montrer sa légitimité.
Le plus subtil, c’est que, comme vous n’avez pas accès précisément au « user case » vous ne pouvez même pas vous assurer que ceux-ci ont un lien avec le discours, ou si ceux si le valident et en quoi ?
Vous l’avez compris c’est très simple, cela se passe donc en deux temps, d’abord répéter des notions entendues de ci de là durant vos recherches pour définir le contenu qui permettra de rallier une nouvelle niche ou groupuscule, mais attention ne perdez pas votre précieux temps à les vérifier, cela n’a pas d’intérêt pour votre objectif.
Et ensuite, insistez bien mais sans approfondir, sur le fait que vous avez une communauté qui vous fait confiance, qui croit en vous et aux idées que vous véhiculez généralement, et en indiquant que vous vous basez sur des « user cases ».