Parents de surdoués : Les attentes vis-à-vis de l’institution
Ceci est un coup de gueule, pour tous les parents qui sont dans l’incrédulité face à la proposition et la gestion de l’institution qui reste sourde et muette.
Tout parent a des attentes vis à vis de l’institution, certaines réalistes, d’autres irréalistes. Cela dit, peut-on considérer qu’il s’agit d’une attente irréaliste quand il s’agit d’éléments qui sont prévus dans les textes institutionnels. Et c’est bien de cela qu’il s’agit pour les parents d’HPI, des dispositions sont prévues comme la formation des enseignants et des aménagements or, encore bien trop souvent, rien n’est fait.
Malheureusement et comme toujours, pour obtenir quelque chose il faut aller au combat. C’est le cas dans tous les domaines, vous n’obtiendrez rien par l’argumentation intelligente et la volonté d’échanger. Pour obtenir, il faut manifester et faire pression, donc générer le conflit, même si vous ne le voulez pas. Au-delà de toute qualification, l’histoire montre que les grands changements ont eu lieu ainsi. Il faut initier une révolution, être acteur, prendre le problème à bras le corps. Est-ce par l’action de quelques parents ici ou là que cela aura un impact important ? Probablement pas. Quoi qu’il en soit, si chaque parent demandait à ce que les textes soient respectés, le personnel de l’institution intégrerait sûrement que leurs efforts doivent être généralisés. Aujourd’hui, c’est pour les professeurs, en apparence, bien souvent, une tannée d’avoir un élève à besoins particuliers dans une classe et encore plus un EIP qui « a tout pour réussir » selon la conception usuelle.
Est-ce cette conception qu’il faut combattre ? Est-ce une des sources dans la nature de l’évaluation des problèmes ou difficultés ?
Cela en fait surement partie.
Dans certains contextes les difficultés sont bien réelles, mais dans d’autres elles sont plus subtiles, alors faut-il se mobiliser quand en apparence tout va bien pour un surdoué ?
Pour l’institution il semble que la question centrale soit : pourquoi se mobiliser et pour quel véritable enjeu puisque tous les indicateurs scolaires et extérieurs sont aux verts ?
1) Quelles devraient être les attentes principales du parent et pourquoi ?
Le problème tient à la compréhension de la situation, de qui fait quoi, qui sait quoi et qui envisage quoi et pourquoi. Bref, il devrait pouvoir comprendre.
Par contre, et ce n’est pas contradictoire, il ne devrait attendre qu’une chose, pouvoir enfin faire confiance et laisser faire, y compris les réunions d’équipes éducatives pour définir le PPRE afin d’adresser les vrais problèmes.
Je pense qu’il est compliqué de proposer des solutions pertinentes s’il n’est pas défini avec certitude l’origine du problème.
Mon analyse sur ce point est que le problème tient plus du manque de transparence et d’une communication lacunaire multiniveau des intervenants que de ce qui pourrait être considéré comme des revendications insistantes, agaçantes, injustifiées, floues ou incompréhensibles de parents.
L’institution aura à cœur de vous parler du concept de coéducation, qu’il faudrait cela dit définir afin que les attentes de tous soient régulées.
Sans définition, je ne sais pas précisément comment une coéducation devrait s’organiser ou s’envisage, mais j’imagine que la communication entre les co-éducateurs devrait y avoir une place prépondérante ?
Vigilance sur des situations ou le discours de façade est incohérent avec la réalité, tel que vous demander d’être dans la coéducation alors que l’on vous laisse dans le flou le plus complet.
Peut-on vous demander d’avoir confiance, lorsque l’institution ne répond pas à vos demandes de précisions et lorsque vous ne connaissez pas le niveau de compréhension de la problématique liée à un domaine, que quelqu’un gère à votre place, ou encore qu’il ait admis ne pas connaître, dans le meilleur des cas ?
2) Quelles devraient être vos attentes pour le bien de votre petit surdoué ?
Soyez force de proposition, le plus tôt possible, ne soyez pas fermé, et soyez dans un dialogue constructif, transparent et clair, sur tous ces points et d’autres qui vous sembleront importants.
Ces éléments sont selon moi très facile à mettre en place à l’école et demandent peut d’investissement en temps contrairement à d’autres aménagements dans la classe :
A. Travail différencié par niveau et/ou compétences ou bien suivi de certaines disciplines dans une autre classe.
Je crois qu’il faut vraiment que l’enfant soit en demande, car il serait préférable de palier à la répétition par des apprentissages différents, créatifs, organisationnels, via des ateliers en petits groupes, etc.
B. Pallier la répétition/facilité pendant les heures de cours en lui proposant des exercices adaptés à son savoir-faire réel sans attendre que l’enfant ne fasse plus une seule erreur, ce qui n’est pas un indicateur. Remplacer les répétitions par des enrichissements et approfondissements dans les domaines de réussite. (Associé à : nourrir son intellect, exploiter ses ressources.)
C. Limiter la normalisation des processus et attendus (y compris les évaluations). Et encourager son autonomie, sa créativité, l’utilisation de son intuition.
Même si l’envie est au cœur du processus de mémorisation pour tous les individus, c’est, je pense, encore plus crucial pour un EIP et il faut s’interroger pour ne pas favoriser l’association : école (apprentissages) = contrainte. Une telle association serait véritablement très dommageable. Il faut créer du sens, en soutenir l’importance par des exemples, ce qui serait de toute façon bénéfique aux autres également.
Sans cela, rares seront ceux qui ne se mettront pas à questionner ce travail scolaire, son importance, son impact et auront un mal fou à travailler en autonomie sans que l’on soit derrière eux, surtout les garçons.