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Aujourd’hui 21 juin 2021, le premier Grand Oral du Bac a lieu pour les étudiants de terminale.

Voici ce que l’on peut lire sur le temps 3, lié à l’orientation et au projet professionnel :

« Temps 3 : vous échangez avec le jury sur votre projet d’orientation (5 minutes)

Vous expliquez en quoi la question traitée est utile pour votre projet de poursuite d’études, et même pour votre projet professionnel.

Vous parlez des différentes étapes qui vous ont permis d’avancer dans votre projet (rencontres, engagements, stages, mobilité internationale, intérêt pour les enseignements communs, choix des spécialités, etc.) et de ce que vous en ferez après le bac.

Le jury fait attention ici à votre manière d’exprimer une réflexion personnelle et à vos motivations.

À noter : pour la voie générale, si votre question concerne la spécialité “Langues, littératures et cultures étrangères et régionales”, vous pouvez passer les deux premiers temps du Grand Oral en langue vivante. »

 

Vous le comprenez sûrement comme moi, il est donc important ici d’avoir un projet professionnel et de l’argumenter tout en sachant créer des liens avec ses expériences pour démontrer la logique et la pertinence de ses choix et actions.

J’ai récemment échangé avec un journaliste Le monde, spécialiste d’éducation et quelques points d’interrogation fondamentaux ont émergés.

 

Tout d’abord, tous les projets professionnels ne se ressemblent pas et puis il y a ceux montés de toute pièce pour déguiser son incertitude et ceux qui ont réellement été réfléchis et construits depuis longue date.

Et il n’est pas facile d’argumenter correctement et d’être convaincant lorsque le vôtre fait plutôt partie du premier type.

La première interrogation concernant cet exercice émane donc de la nécessité d’avoir un projet professionnel bien ficelé et construit en amont.

Bien sûr, il s’agit de pousser les élèves à réfléchir à leur projet professionnel et à le préparer plus tôt.

Car la problématique identifiée à laquelle se heurte notre système d’enseignement est bien que l’école ne prépare pas à la définition et au choix d’un métier.

En 2018, dans l'étude du centre national d’évaluation du système scolaire ( CNESCO ), "aider les jeunes a mieux identifier leurs goûts et motivations personnelles : Un levier pour améliorer l’orientation", Cnesco, 2018, était identifié que 43 % des élèves n’avaient pas de projet professionnel après le Bac. C’est quasiment un élève sur deux !

Pour remédier à cela, ils ont donc introduit plus heures d’accompagnement à la création du projet professionnel et un encadrement globalisé. Sur le site du gouvernement https://www.ih2ef.gouv.fr/orientation voici ce qui est écrit en 2021 :

« 54 heures sont prévues, à titre indicatif, selon les besoins des élèves et les modalités de l’accompagnement à l’orientation mises en place pour l’accompagnement au choix de l’orientation ;

L’autonomie qui est reconnue aux différents acteurs (parents, élèves, équipes éducatives) dans la construction des parcours, dans l’organisation des volumes horaires, des temps consacrés à cette activité ouvre l’éventail des possibles en termes d’innovation.
Les personnels de direction doivent impulser et favoriser toutes les actions permettant de dynamiser l’ambition de tous les élèves :

  • confronter leurs goûts et leurs connaissances des activités professionnelles ;
  • confronter leurs projets et leurs valeurs ;
  • confronter leurs projets et ses compétences.

Favoriser les conditions d’émergence du projet personnel de l’élève

Diffuser l’information auprès des usagers

Les élèves et leurs représentants légaux doivent avoir les informations nécessaires à éclairer les choix d’orientation.
C’est la condition première pour devenir acteur de la construction du parcours de formation :

  • savoir où et auprès de qui s’informer ;
  • connaître et consulter le site “Mon orientation en ligne” de l’ONISEP qui propose un service personnalisé et où l’on peut consulter une foire aux questions. Consulter également les guides d’orientation sur le site de l’ONISEP ;
  • être capable de rechercher les informations pertinentes et nécessaires ;
  • découvrir et comprendre le fonctionnement du monde professionnel ;
  • s’informer sur les filières de formation.

Mettre en place des temps de découverte des métiers et des formations du supérieur

C’est une dimension importante de la réflexion des élèves, qui trop souvent se projettent dans des métiers qui leur sont familiers.
Les temps d’ouverture et d’exposition aux réalités professionnelles qu’elles se fassent dans l’établissement scolaire (forum, conférences, etc.), lors de visites d’entreprise ou d’organismes de formation, ou de stages, doivent favoriser la variété et la diversité.
Le projet de l’élève doit être construit et choisi ; pour cela, le personnel de direction doit favoriser les actions et organisations qui :

  • permettent à l’élève de découvrir le monde économique et professionnel ;
  • développent chez l’élève le sens de l’engagement et l’esprit d’initiative ;
  • permettent à l’élève d’élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle ;
  • permettent à l’élève de confronter ses goûts et ses connaissances des activités professionnelles et des formations universitaires.

L’utilisation de l’application FOLIOS peut être utile. Il s’agit d’un outil d’aide à la construction du projet ; elle permet une traçabilité dans le cadre du Parcours Avenir. »

 

Nous pouvons constater qu’en 2021 nous sommes toujours dans une orientation liée à la connaissance des métiers, des formations, des compétences (notes), là où il serait important de favoriser une orientation liée à l’introspection, à l’envie, au plaisir et au sens. Bref, l'individualisation du processus demeure insurmontable pour l'institution.

En lisant entre les lignes, on voit bien qu'il est question de conformer l'individu aux besoins de la société et des entreprises, plutôt que de l'aider à comprendre et identifier ses propres désirs.

C'est à ce moment que l'on peut commencer à s'interroger sur la notion de citoyen aujourd'hui, vu par l'école et vu par l'entreprise, évaluer la question des besoins des uns et des autres et l'art de faire fonctionner tout cela sans accrocs, mais là n'est plus le sujet.

Pour revenir à la question de l'orientation au sein de l'école, je vais peut-être paraître pessimiste, mais je considère que compte tenu du système d’éducation en place et des moyens dont il dispose, ils n’auront pas l’argent ni les capacités temporelles et professionnelles de proposer ce qui est nécessaire selon moi. Un système qui baserait l’apprentissage sur l’intérêt, l’autonomie et le sens.
Il y a des chances par contre que la problématique (entre autres) d’égalité des chances ne puisse être résolue dans une telle réalité.

 

Pour conclure, nous pouvons selon moi statuer sur le fait qu’un projet professionnel encadré uniquement par l’éducation nationale ne pourra que présenter des lacunes de par la nature influente de l’encadrement proposé, via les conseils ou avis de professeurs, fussent-ils sensibilisé aux questions de l’orientation et à l’art subtil du questionnement et à l’absence de développement personnel et de recherche de ce qui fait sens pour l’individu.

Nous faisons donc face à un paradoxe, nous avons un système d’orientation qui se conçoit en termes de notes, de métiers et de formation principalement et qui demande que le résultat soit sous forme de motivation, d’éloquence et d’argumentation vis-à-vis des choix des étudiants qui passent par cette moulinette. C’est profondément incohérent.

En quoi les notes motivent-elles à autre chose qu’en avoir de meilleur (éventuellement), en quoi le catalogue des métiers et des formations vous permet de vous connaître et d’arriver à identifier dans un monde qui vous a profondément influencé jusqu’ici, à définir ce que vous aimez ou voulez vraiment ? Comment alors développer une argumentation pertinente sur des bases aussi inexistantes pour expliciter vos choix, qui ne sont pas réellement les vôtres ?

Se renseigner sur les métiers et les formations sans idées et réflexion préalable, c’est comme décider de parcourir le catalogue la redoute simplement nourri par l’envie d’acheter quelque chose, n’importe quoi qui puisse nous plaire. C’est sombrer, alors, dans un comportement symptomatique qui selon moi nécessiterait d’être éclairci.

Il s’agit selon moi d’un effondrement du sens déroutant.

J’aime cette formule que j’ai déjà employée dans ce cadre exact, elle retranscrit pour moi parfaitement la situation.

Je n’en ai aucune idée statistique, mais je me permets de présumer que cela plonge pas mal d’étudiants dans un grand désarroi intérieur de devoir se soumettre à une telle épreuve (à double sens, bien sûr).


Du coup, si la qualité de l’argumentation est basse lors de l'épreuve, il devra y avoir nivellement par le bas pour sauver l’honneur de ce nouveau millésime du Bac et cela se fera au détriment de l’intérêt de l’exercice, qui existe bel et bien, mais pas selon ces prémisses.

Ils cherchent bien sûr à trouver des solutions aux problèmes du taux d’échec ou de désistement en licence qui frôle les 40 % (Source CNESCO), qui est logiquement lié et à mettre en relation avec le pourcentage d'élèves qui n'ont pas de projets professionnels à la sortie du Bac, et ceci en s’assurant de la motivation des élèves pour les spécialités choisies et d’un projet professionnel réfléchi.

Je n’y crois pas dutout, mais j’espère sincèrement pour tous les étudiants qui n'ont pas eu la chance d'être accompagnés intelligemment dans leur choix, que l’avenir démontrera que j’avais tort.

 

 

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